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Pro Fide Catholica
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Pro Fide Catholica
21 janvier 2007

Un texte toujours actuel : le Bref examen critique du Novus Ordo Missae

par M. l'abbé Anthony Cekada
(www.traditionalmass.org)

ottaviani «La nouvelle Messe est en contradiction avec le concile de Trente; c’est énorme, mais c’est pourtant la pure vérité, aussi déplaisante soit-elle.»
Ainsi parla Alfredo, Cardinal Ottaviani. Sous trois Pontificats successifs, il avait servi à la tête du Saint Office, le tribunal romain chargé d’extirper l’hérésie et de sauvegarder l’intégrité de la Foi catholique. En septembre 1969, parut sous sa signature un texte sur le Novus Ordo Missae, promulgué par Paul VI en avril précédent; il y dénonçait, en substance, la nouvelle liturgie comme gravement contraire à la doctrine catholique.
Quiconque a été de près ou de loin en contact, pendant un certain temps, avec le mouvement traditionaliste, a entendu parler de ce petit travail, aussi remarquable que prophétique, connu sous le nom de Bref Examen Critique de la nouvelle Messe.
Depuis quelque années déjà, il m’a été donné de constater qu’au moins dans les pays de langue anglaise, le Bref Examen jouissait parmi les catholiques traditionalistes d’un statut à peu près comparable à celui du Kapital de Karl Marx chez les communistes: tout le monde s’y réfère, peu se sont donnés la peine de le lire, et quelques-uns seulement l’ont véritablement compris.
Cette situation tient, à mon avis, pour une large part aux défauts de la traduction anglaise; l’abondance des citations et des termes techniques laissés sans explication en font un texte peu intelligible au laïc moyen. Certains passages sont rendus sans raison sous une forme elliptique, et le style garde quelque chose d’étranger.
Les prêtres eux-mêmes s’y retrouvent difficilement. L’un d’eux me dit un jour à moitié sérieusement qu’il aurait bien aimé voir quelqu’un se charger de traduire la traduction. Un autre m’avoua qu’il pensait n’avoir compris que la moitié de ce qu’il avait lu.
On ne peut que déplorer une telle situation. Les questions des nouveaux venus à la Messe traditionnelle, celles d’un public en quête d’informations sur ces «traditionalistes marginaux»* que nous sommes, ne doivent pas rester sans réponse; quel meilleur exposé justificatif pourrions-nous leur donner, que celui du Cardinal Ottaviani lui-même ?
Il y a plus : toute une jeune génération a maintenant grandi dans la fréquentation de la Messe traditionnelle. Pour éclairer à ses yeux le pourquoi et le comment de notre travail, rien de tel qu’un retour à nos sources — c’est à dire au Bref Examen.
Sur ces considérations je me décidai en décembre 1990 à entreprendre une nouvelle traduction, avec l’ambition de rendre à la fois avec précision et dans un anglais correct et clair le sens de l’original italien, en fournissant des références facilement accessibles dans le monde anglo-saxon et de manière plus compréhensible au lecteur moyen.
La tâche s’avéra énorme et demanda six mois complets — un temps pris ça et là au milieu d’une multitude d’occupations pastorales — au terme desquels je suis heureux d’annoncer une parution prochaine; le lecteur jugera par lui-même si les six mois ont été bien employés.
Par ailleurs, il m’a semblé utile de faire précéder le texte d’une préface éclairant les circonstances historiques dans lesquelles il fut composé, et soulignant son actualité toujours brûlante après une vingtaine d’années.
Ce travail m’a permis notamment de recueillir une nouvelle information relative à la controverse déclenchée en 1969, et aux moyens obliques employés par les novateurs pour calmer les appréhensions des conservateurs. Bien qu’une diffusion assez large en soit prévue aux États-Unis, certaines observations m’ont semblé pouvoir intéresser des prêtres d’autres parties du monde — la revue Sacerdotium m’a donc paru un véhicule idéal pour apporter à mes amis et confrères quelques nouvelles informations sur un texte que nous nous accordons tous à reconnaître comme essentiel à la compréhension des dangers de la révolution liturgique.

LA GENESE DU BREF EXAMEN


Le Consilium ad exequendam Constitutionem de Sacra Liturgia fut fondé en 1963 par Paul VI pour mettre au point la réforme liturgique conformément aux directives du concile Vatican II (1962-1965); cet organisme élabora donc un nouvel Ordo liturgique, promulgué par Paul VI le 3 avril 1969.
pvi2 Ce n’est pas sous appréhension que les conservateurs — bientôt appelés «traditionalistes» — accueillirent cette promulgation; au terme de cinq ans de continuelles innovations liturgiques, il apparaissait que chacune d’entre elles avait été un pas de plus vers le protestantisme et le progressisme des théologiens acharnés à subvertir l’Église de l’intérieur. De prime abord, le nouvel Ordo apparut comme le couronnement de cette évolution; mais que faire?
A ce moment intervinrent deux membres de l’aristocratie romaine, Vittoria Cristina Guerrini et Aemilia Pediconi; elles connaissaient bien le Cardinal Ottaviani, alors retiré de ses fonctions de Préfet du Saint Office, et bénéficiaient de larges entrées au Vatican et dans plusieurs cercles ecclésiastiques influents. Grâce à leurs relations, ces deux dames parvinrent à constituer un petit groupe de théologiens, liturgistes et pasteurs susceptibles de préparer une étude sur le contenu du Novus Ordo. Le Cardinal Ottaviani accepta de réviser le travail — on ne saurait préciser exactement dans quelle mesure il y avait participé — et se chargea de le présenter à Paul VI.1
Le groupe se réunit plusieurs fois en avril-mai 1969. La tâche de préparer le texte approprié échut à un théologien et philosophe dominicain, le R.P. M.L. Guérard des Lauriers, alors professeur à l’Université Pontificale du Latran, à Rome. Travaillant à partir de ses notes en français, le R.P. Guérard dicta un texte à V.C. Guerrini, qui le traduisit instantanément en italien.2
Le fruit de ces travaux fut le Breve Esame Critico del Novus Ordo Missae (Bref Examen Critique du Novus Ordo Missae), connu dans les pays de langue anglaise sous le titre The Ottaviani Intervention. A la requête de Mgr. Marcel Lefebvre, qui avait résilié quelques temps auparavant ses fonctions de Supérieur Général des Pères du Saint-Esprit, le Père Guérard traduisit le texte en français.3
Le Cardinal Ottaviani composa pour sa part, une lettre à Paul VI défendant le point de vue du Bref Examen. Les organisateurs espéraient qu’un grand nombre d’ecclésiastiques de haut rang signeraient avec le Cardinal — Mgr Lefebvre parla de 600 Évêques4 Un tel consensus, supposé réalisé, aurait vraisemblablement obligé Paul VI à modifier substantiellement ou même à refondre le Novus Ordo Missae.
De mai à septembre, les organisateurs obtinrent l’accord de principe d’une douzaine de Cardinaux, et notamment du Cardinal Arcadio Larraona, ancien Préfet de la Sacrée Congrégation des Rites. Après avoir consacré plusieurs jours à une étude attentive du Bref Examen, le Cardinal Ottaviani signa sa lettre d’approbation le 13 septembre 1969.
Les jours suivants, cependant, une imprudence compromit gravement l’aboutissement du projet. Le Bref Examen ne devait être rendu public qu’un mois après que le groupe des Cardinaux l’ait remis à Paul VI; un prêtre traditionaliste français prit l’initiative de le publier immédiatement. Cette parution prématurée semble avoir effrayé la plupart des signataires potentiels.5
Il en fallait davantage, toutefois, pour ébranler la résolution du Cardinal Antonio Bacci. Cet éminent latiniste était à l’époque membre des Congrégations romaines pour les Religieux, pour la Canonisation des Saints et pour l’Éducation Catholique. En 1967, il avait écrit une préface louangeuse à un ouvrage accusant la réforme liturgique de trahir la doctrine tridentine, et traitant le Cardinal Lercaro chef du Consilium, de «réincarnation de Luther»6. Antonio Bacci signa la lettre le 28 septembre. Le lendemain, lettre et Bref Examen étaient remis à Paul VI.

LE CONTENU


Dénoncer dans le Novus Ordo Missae un foisonnement de graves erreurs doctrinales, et plus précisément une remise en cause de la doctrine catholique sur la Messe définie par le concile de Trente : tel fut le propos essentiel des auteurs du Bref Examen. Renonçant d’emblée à traiter exhaustivement des multiples difficultés soulevées par la nouvelle Messe, ils annonçaient leur intention d’en mettre simplement en évidence les déviations les plus caractéristique, entre autres:
• La nouvelle définition de la Messe comme «assemblée», plutôt que comme sacrifice offert à Dieu.
• La suppression des passages exprimant la doctrine catholique — constamment récusée par les protestants — selon laquelle à la Messe on offre satisfaction à Dieu pour les péchés.
• La réduction du rôle du prêtre à des fonctions proches de celles d’un pasteur protestant.
• La négation implicite de la Présence réelle et de la Transsubstantiation.
• La transformation de la Consécration, action sacramentelle, en une simple présentation narrative de l’histoire de la dernière Cène.
• L’atteinte portée à l’unité de Foi ecclésiale par la multiplication des options proposées.
• L’emploi dans l’ensemble du nouveau rite d’un langage ambigu et équivoque, qui ouvre la voie à de multiples déviations.

Le réquisitoire porte d’une part sur le Novus Ordo lui — même et, d’autre part, sur l’Institutio generalis Missalis Romani, document de 341 paragraphes comprenant les rubriques explicatives pour l’utilisation du nouveau rite et l’exposé des principes théologiques sur lesquels il se fonde. Ce dernier texte se trouvera tout spécialement au coeur de la polémique qui va suivre.

LA RÉACTION DU VATICAN


En divulguant inopinément l’existence du Bref Examen et les circonstances de sa composition, la presse catholique conservatrice jeta un certain trouble au Vatican.
Paul VI avait reçu en 1968 une copie de l’Institutio generalis 7, et approuvé personnellement chaque détail du nouvel Ordo. Pourtant le 22 octobre 1969 il envoya le Bref Examen à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, requise par lui de porter un jugement sur les critiques formulées.8
Le 12 novembre 1969 la Congrégation répondit par une lettre au Secrétariat d’État. Mgr Annibale Bugnini, secrétaire du Consilium, prétend dans ses Mémoires que l’Institutio generalis fut trouvée conforme à la doctrine de l’Église mais nous laisse pratiquement dans l’ignorance du contenu de la lettre, en se contentant d’en citer une seule phrase.9
A la réflexion, une telle réserve nous paraît quelque peu déplacée. Ailleurs dans ses volumineux Mémoires (ouvrage de plus de 1000 pages), Bugnini n’hésite pas à faire figurer de larges extraits de documents défendant l’orthodoxie du nouveau rite. Si réellement la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait jugé toutes les observations du Bref Examen absolument infondées, il est clair que Bugnini n’aurait certainement pas hésité à faire état du texte complet de la réponse.
Début novembre, le Consilium se réunit à Rome. Les participants constatèrent que «certains points de l’Institutio generalis faisaient difficulté, en particulier dans l’article VII»10 — à savoir: la définition de la nouvelle Messe. On remarquera l’euphémisme employé, au moment ou une certaine presse commençait à parler du Novus Ordo comme de la «Messe hérétique.»
Le 18 novembre 1969 le Consilium publiait une brève déclaration sensée «clarifier» le sens de l’Institutio generalis 11 Pour parer aux objections du Bref Examen, le texte incriminé se voyait dénier toute finalité doctrinale, et caractériser comme exclusivement pastoral — une thèse rééditée plus tard en toute bonne foi d’ailleurs, par quelques défenseurs de la Nouvelle Messe. Tactiquement la manoeuvre était habile, un document «non doctrinal» étant supposé pouvoir faire bon marché d’un stricte conformité à la doctrine catholique.
Et pourtant, quelques temps avant la polémique soulevée autour du Bref Examen, c’est un tout autre langage que tenaient les membres de la sous-commission préconciliaire chargée directement de l’élaboration du Novus Ordo. Selon Mgr Bugnini et le R.P. Peter Coughlan l’Institutio generalis devait traiter de «principes théologiques»12, constituer une «explication théologique complète»13 du nouveau rite, décrire la nouvelle Messe «d’un point de vue doctrinal»14 ou même servir d’«introduction à caractère doctrinal.»15
Ainsi, de l’aveu des responsables eux-mêmes, aucun doute n’est plus possible: l’Institutio generalis a bien été initialement conçue comme un exposé des principes doctrinaux et théologiques qui sous-tendent le Novus Ordo : la déclaration du Consilium du 18 novembre 1969 relève de la pure imposture.
Dans son discours prolixe, prononcé lors de l’audience générale du 19 novembre 1969, Paul VI tenta également de dissiper les appréhensions sur l’orthodoxie de la nouvelle Messe.16 Appliquées au nouveau rite tel qu’il a été réellement promulgué, ces paroles son un véritable défi au respect élémentaire de la vérité. A en croire le «Pape», la substance de la Messe serait restée inaltérée, et le nouveau rite refléterait l’enseignement traditionnel de l’Église tout aussi infailliblement que l’ancien; mais aucune référence précise au texte lui-même ne vient étayer cette affirmation, aussi vague que péremptoire.
On lit dans le même discours de Paul VI, que le nouveau rite «met un terme aux incertitudes» et même «nous ramène à l’uniformité de rites et d’attitudes qui caractérise l’Église catholique.» Or, il suffit d’une lecture cursive de l’Institutio generalis ou d’une simple visite dans une paroisse le dimanche pour constater que la liturgie promulguée par Paul VI se prête à une infinité d’options et d’adaptations, exactement à l’opposé de toute «uniformité de rites et d’attitudes.»
Revenons cependant au Cardinal Ottaviani. Lui-même ne reçut jamais aucune réponse écrite de Paul VI. 17 Fin novembre, on dut l’hospitaliser par suite d’une rechute du mal qui le laissait périodiquement aveugle. Dans son Journal, il note que l’audience du 7 décembre suivant débuta «dans un climat un peu tendu, après la réception de la lettre signée par Bacci et moi — même sur la nouvelle Messe.»18
Cette audience devait influer sensiblement sur la conduite adoptée par le Cardinal: à dater de ce jour, il aura l’obligation de s’abstenir de toute intervention publique relative à sa position sur la nouvelle Messe. Dans son Journal à la date du 8 janvier 1970 on lit «En Allemagne petite histoires au sujet de ma déclaration sur la nouvelle Messe» puis un seul mot: «Silence....» Emilio Cavaterra, auteur d’un ouvrage basé sur le journal d’Ottaviani, interprète ces quelques mots comme l’esquisse d’un geste d’impuissante protestation contre un silence imposé de haut.19
Il importe de garder ces circonstances à l’esprit pour considérer maintenant comment, les mois suivants, on tenta d’annuler l’impact du Bref Examen en le dissociant de la personnalité de son auteur.

LE BREF EXAMEN A-T-IL ÉTÉ DÉSAVOUÉ PAR SON AUTEUR ?


En février 1970 un prêtre français, Dom Gérard Lafond, publiait une apologie de la nouvelle Messe intitulée Note doctrinale sur le Novus Ordo Missae; on y lisait entre autres que le Cardinal Ottaviani était l’auteur de certains passages du Novus Ordo : ceux — là même qui étaient contestés par le Bref Examen —  dont on lui avait vraisemblablement dissimulé le contenu réel. Aucune preuve n’était fournie à l’appui de ces allégations.20
Le mois suivant Dom Lafond publia en fac-similé une lettre que le Cardinal lui aurait écrite le 17 février 1970. De cette lettre, il ressort :
• que le Cardinal aurait pris connaissance de la Note doctrinale;
• que, non content de l’approuver, il aurait félicité Dom Lafond pour la dignité de son langage;
• que sa lettre à Paul VI aurait été publiée sans son aveu;
• que les discours de Paul VI des 19 et 26 novembre auraient mis fin définitivement à ses hésitations touchant le Novus Ordo Missae ;21
Nous parlons de cette lettre au conditionnel; peut-on suspecter l’authenticité?
Dans la Note doctrinale figurent des calomnies manifestes à l’égard du Cardinal;22 elles font paraître étrange une éventuelle approbation de sa part.
La lettre du 17 février insinue que le Bref Examen aurait été publié sans l’aveu du Cardinal; or cette autorisation fut donnée par lui personnellement, en fait, à deux reprises: en octobre 1969, puis après la parution de la lettre du 17 février — et, qui plus est, à deux personnes différentes.23
Dans son livre sur le Journal d’Ottaviani, Emilio Cavaterra ne fait nullement état de la lettre du 17 février; cet auteur s’efforce pourtant d’«expliquer» les hésitations d’Ottaviani sur le nouveau rite; supposée authentique, cette lettre lui aurait fourni l’argument rêvé pour prouver que le Cardinal n’avait plus, dès lors aucune inquiétude.
Plus remarquable encore : le même Cavaterra rapporte avoir interviewé Mgr Gilberto Agustoni, secrétaire du Cardinal, qui s’efforça de le dissuader de souscrire au Bref Examen ; durant cette conversation Mgr Agustoni ne fit aucune allusion à cette lettre, pourtant toute à l’avantage de sa thèse — à l’en croire le Cardinal aurait toujours montré une «attitude positive»24 à l’égard de la réforme.
Ottaviani Rien de plus suspect, par ailleurs, que le rôle du dit Mgr Agustoni. Lui même signataire de la Note doctrinale, il avait toute intérêt à s’assurer l’approbation du Cardinal; ce point n’a pas échappé à quelques auteurs traditionalistes, qui remarquèrent dès 1970 que, le Cardinal Ottaviani étant dès cette époque aveugle, lui faire signer frauduleusement une lettre n’était qu’un jeu d’enfant pour son secrétaire.
De prime abord, l’affirmation semble un peu osée; mais depuis 1970, plusieurs faits intéressants ont été mis au jour, qui permettent de mieux cerner la personnalité de Mgr Agustoni:
• Ce prélat faisait partie du Consilium et, de concert avec le Cardinal Gut, NN.SS. Paul Philippe et Annibale Bugnini, il approuva la version finale des nouvelles prières eucharistiques25 — textes mentionnés dans le Bref Examen comme contraires à la doctrine catholique.
• Le 12 septembre 1969 il entra à la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin,26 organisme responsable de la mise en oeuvre de la réforme liturgique. Sa nomination à ce poste précéda d’un jour l’approbation du Bref Examen par le Cardinal Ottaviani dans sa lettre à Paul VI.
• Parmi les douze membres du dixième groupe d’études de la section du Consilium immédiatement responsable de l’élaboration du Novus Ordo, on découvre un certain Père Luigi Agustoni,27 qui n’est autre que le frère de Mgr Gilberto Agustoni...
...et pour terminer, fait capital: le 22 mai 1966 trois membres du Consilium envoyaient à Paul VI un Memorandum long et détaillé, proposant un nouvel Ordo liturgique à peu près identique à celui qui devait être promulgué en 1969; ce texte contenait déjà tous les éléments dénoncés plus tard par le Bref Examen; il avait été préparé par Mgr Bugnini, Mgr Anton Hanggi et...Mgr Gilberto Agustoni.28
Ceci étant, on comprend aisément l’intérêt que Mgr Agustoni pouvait avoir à tenter d’arracher au Cardinal un désaveu du Bref Examen. Il est facile d’imaginer le secrétaire faisant signer une lettre au Cardinal aveugle en le trompant sur son contenu; on a vu des choses plus étranges, après tout, dans l’histoire du Vatican...
En 1970, ces faits étaient encore inconnus; une controverse fut pourtant entamée sur l’authenticité de la lettre du 17 février. Jean Madiran, éditeur du périodique français Itinéraires, accusa publiquement Mgr Agustoni d’avoir obtenu la signature du Cardinal par des moyens douteux. Peu après l’intéressé résiliait ses fonctions de secrétaire.29
Quoi qu’on ait pu conjecturer de toutes ces circonstances, deux points sont incontestables:
• L’inébranlable fermeté du Cardinal Bacci, second signataire de la lettre à Paul VI, ne fait aucun doute : il n’a jamais été question, à son sujet, de rétractation, ni même d’un simple changement de position.
• Le Vatican lui même ne fit jamais état de la lettre du 17 février30, et prit les accusations du Bref Examen suffisamment au sérieux pour mettre à l’étude une autre parade.

UN «CLIMAT DE SUSPICION»


Lorsqu’en avril 1969, PAUL VI promulgua le Novus Ordo, il restait encore à compléter, dans le Missel, les diverses prières propres à chaque dimanche et à chaque fête. Par la constitution apostolique Missale Romanum le «Pape» donnait force obligatoire au nouveau Missel à partir du 30 novembre 1969; mais la controverse provoquée par le Bref Examen contraignit le Vatican à ajourner la publication, le temps d’élaborer une réponse aux objections31 — lesquelles, comme le dit un liturgiste, «firent naître un climat de suspicion concernant les fondements théologiques du Novus Ordo Missae .»32 Au choeur des protestations, le Vatican dut opposer fermeté et ténacité.
La Sacrée Congrégation pour le Culte Divin demanda à Paul VI de défendre Motu proprio la rectitude doctrinale de la nouvelle Messe; mais le «Pape» suggéra finalement l’insertion d’une préface explicative au nouveau Missel. Le 14 février 1970 Paul VI rencontrait Bugnini; il fut alors décidé que la préface défendrait la conformité du nouveau Missel à la tradition et l’identité de doctrine entre ancien et nouveau Missel.33

UNE PRÉFACE DE CIRCONSTANCES «A PORTÉE VRAIMENT ÉPHÉMÈRE»


L’édition définitive du Missel parut en mars 1970. L’Institutio generalis y était précédée d’une préface de huit pages aux apparences plutôt «tridentines,» comme on pouvait s’y attendre, les liturgistes ne cessant d’affirmer à qui voulait l’entendre qu’elle «garantissait l’orthodoxie doctrinale de la nouvelle Messe.»34
Laissons là ces illusions; il est clair que l’auteur de la préface fut chargé d’une tâche absolument irréalisable: expliciter par la théologie traditionnelle un rite fondé sur des principes entièrement étrangers à la tradition.
Les interprétations traditionnelles de la préface ne pourront qu’être récusées par des éléments du nouveau rite lui même. Par exemple:
• Selon la préface la nouvelle Messe exprime «constamment» l’enseignement du concile de Trente sur le caractère sacrificiel de la Messe; mais à l’appui de cette assertion on n’a pu citer que deux phases extraites des Prières Eucharistiques III et IV35, et qui peuvent difficilement passer pour un rappel «constant» de l’enseignement tridentin. De l’absence de telles formule dans la Prière II, on peut d’ailleurs conclure logiquement qu’en cas d’utilisation de cette prière, le Novus Ordo n’exprime pas le caractère sacrificiel de la Messe. C’est là précisément un point traité par le Bref Examen.
• Dans la nouvelle Messe, Présence réelle et Transsubstantiation seraient clairement manifestées par «le sentiment et l’expression extérieure de souverain respect et d’adoration que l’on trouve au cours de la liturgie eucharistique.»36 Paroles ô combien édifiantes... mais il suffit d’examiner le nouveau rite pour constater la disparition de la plupart des marques externes de révérence envers la Saint Sacrement. Ainsi qu’il est noté dans le Bref Examen, toutes les génuflexions sauf trois, ont été supprimées, le Saint Sacrement est relégué dans l’ombre à l’extérieur de la nef, la génuflexion, a disparu pour la Communion, de même qu’à peu près toutes les manifestations de foi en la Présence réelle.
• Le Bref Examen jugeait le texte de la nouvelle Messe contraire à la doctrine catholique sur le sacerdoce : la préface rétorque en renvoyant le lecteur à la nouvelle préface de la Messe chrismale du Jeudi Saint37. A vrai dire, cette dernière n’est célébrée qu’une fois par an, et seulement par l’Évêque diocésain; la encore en peut difficilement voir une réaffirmation «constante» de la doctrine catholique. Du reste, loin de réaffirmer le sens traditionnel du sacerdoce, le texte cité semble plutôt renvoyer à la notion de «sacerdoce des fidèles»38, d’origine nettement protestante.
Bien d’autres exemples pourraient encore éclairer le caractère fallacieux des explications de la préface.39 Les conservateurs partisans du Novus Ordo se réfèrent fréquemment à ce document, sensé authentifier le nouveau rite par rapport à la doctrine constante de l’Église sur la Messe. Une telle confiance apparaît tragiquement déplacée, dès lors que l’on confronte ces apparences pieusement traditionnelles avec la triste réalité quotidienne du nouveau rite.
Le Père Crichton, liturgiste anglais et partisan enthousiaste des réformes, nous semble avoir eu le mot de la fin lorsqu’il caractérisa la préface comme «un texte de controverse destiné à réfuter les critiques du Novus Ordo, et par conséquent, à portée vraiment éphémère.»40

LA «CLAIRVOYANCE DES RÉVISEURS»


Les critiques du Bref Examen relatives à l’Institutio generalis n’occasionnèrent pas seulement la publication de la préface de mars 1970 : l’Institutio generalis fut elle-même révisée. Le Consilium, pourtant, nia toujours obstinément que la première Institutio generalis ait contenu des erreurs. Des modifications furent introduites par un tour de passe-passe verbal.
Il s’agit en l’espèce, du texte intitulé Présentation 41, au langage tellement contourné qu’on le croirait sorti tout droit du «Ministère de la vérité» de George Orwell. Sa ligne doctrinale — si l’ on peut dire — est en gros la suivante:
• Quelques points de l’Institutio generalis «n’ont pas été exprimés clairement, vue la difficulté de prendre en compte simultanément tous les éléments.»
• Les protestations contre le nouveau rite «procèdent d’un préjugé contre tout ce qui est nouveau; dépourvues de fondement, elles ne valent pas la peine qu’on s’y arrête.»
• En définitive, le Consilium lui même, ayant examiné l’Institutio generalis, n’y a trouvé «aucune raison de modifier l’agencement des parties, ni erreur doctrinale.»
• En conséquence, «les corrections dont il s’agit sont en fait peu nombreuses.»
La liste des passages concernés couvrait seize pages42; il s’agissait naturellement de ceux que le Bref Examen avait stigmatisés comme protestants.
Le procédé, remarque le Père Crichton, est évident: à chaque expression incriminée, il s’agit de juxtaposer ce que nous appellerons, pour faire court, une formule «tridentine».43
Quelques exemples illustreront la méthode des réviseurs:
• Le Bref Examen avait critiqué la nouvelle définition de la Messe comme «assemblée.» Le Consilium répondit qu’il ne s’agissait pas d’une définition, mais d’une simple description, et le passage contesté de l’Institutio generalis fut très légèrement remanié en fonction de la nouvelle interprétation. Mieux à «la Cène du Seigneur ou Messe» autre point sensible — on substituait «la Cène ou Messe du Seigneur.» Aussi bien, là où la définition initiale présentait essentiellement la Messe comme un mémorial, la nouvelle version ajoute : «ou sacrifice eucharistique.»44
A l’ancienne Institutio, le Bref Examen reprochait son omission de la notion de Transsubstantiation; la nouvelle parle donc du «Christ» comme «présent substantiellement et en permanence sous les espèces eucharistiques»45; mais à cette «présence du Christ» l’Institutio generalis en superpose d’autres : présence dans l’Écriture, dans l’assemblée, dans le ministre; en sorte que ces diverses «présences» apparaissent comme équivalentes. Le terme de Transsubstantiation, si désagréable aux protestants, est toujours absent.
• Les auteurs du Bref Examen montraient comment le rôle du prêtre avait été réduit à celui d’un simple «président d’assemblée.» L’action du prêtre «in persona Christi» réapparaît dans la nouvelle Institutio46, mais la conception d’une Messe «offerte» ou «célébrée» par l’assistance reste sous-jacente à toute l’Institutio. Plus caractéristique encore : dans d’autres passages, le prêtre est appelé «président» ou désigné comme «celui qui préside.»
Dans cette concession de quelques éléments de terminologie traditionnelle, beaucoup ont voulu voir une mise au point rassurante : c’est encore actuellement le point de vue de nombreux conservateurs conciliaires. L’insuffisance radicale des corrections apportée a pourtant été clairement mise en relief, tant par les travaux de Rama P. Coomaraswamy47 que par ceux d’Arnaldo Xavier da Silveira48
Nous pouvons maintenant évaluer l’importance réelle des changements apportés à l’Institutio generalis, et s’ils doivent en quelques manière modifier notre jugement sur le Novus Ordo.
L’observation du Père Crichton nous fournit, en la matière, un indice majeur : sur chacun des passages cités plus haut, les réviseurs se contentent de plaquer une expression tridentine dans un rapport d’équivalence avec le vocable novateur correspondant; les deux séries de termes apparaissant comme interchangeables, semblent indiquer au lecteur une possibilité d’option entre les deux définitions de la Messe :
• Soit un Sacrifice propitiatoire, offert par un prêtre consacré à cette fin et dans lequel Jésus Christ devient substantiellement présent sous les apparences du pain et du vin (c’est la Transsubstantiation).
• Soit une Cène — assemblée, concélébrée par l’assistance et son président, Jésus-Christ étant présent dans le pain et le vin de la même manière que parmi les assistant et dans la lecture des Saintes Écritures.
Est-ce forcer le sens obvie de l’Institutio generalis de 1970 que de dire que, quelles qu’en soient les formules traditionnelles, elle nous éloigne toujours de la doctrine de Trente au bénéficie du protestantisme? La réponse figure dans un article rédigé cinq ans plus tard par un membre du Consilium, l’Abbé Emil Joseph Lengeling:
«Une théologie sacramentelle orientée vers l’oecuménisme apparut dans l’Institutio generalis du Missel de 1969...En dépit de la nouvelle édition de 1970, rendue nécessaire par les attaques réactionnaires, — mais qui évita le pire grâce à la clairvoyance des réviseurs — l’Institutio generalis nous distancie définitivement des théories sacrificielles post-tridentines, et s’accorde avec les compromis signalés dans maint document inter confessionnel de ces dernières années.48

UN TEXTE SANS PORTÉE PRATIQUE


Au terme de ces développements sur les métamorphoses de l’Institutio generalis, une question vient naturellement à l’esprit : cette controverse a-t-elle amené Paul VI à changer quelque chose du Novus Ordo lui-même dans le sens d’une théologie plus «tridentine»?
De fait, il n’en sera aucunement question. Jamais les variations terminologiques de l’Institutio generalis n’occasionneront la moindre modification dans les prières ni dans les rubriques du Novus Ordo. La refonte de l’Institutio generalis apparaîtra donc très vite comme un pure concession de principes, sans aucune incidence sur la pratique liturgique effective. Un tel travail est comparable à celui d’un architecte qui, contraint par l’évidence des lois physiques d’admettre que sa construction ne pourra pas tenir debout, se contenterait d’en modifier les plans, sans toucher à la réalisation elle même.
Il faut y insister : L’Ordo Missae actuellement utilisé en paroisse est identique à celui de 1969; ses fondements théologiques — fondements œcuménistes et antitridentins, comme s’en félicitait le Père Lengeling — sont donc, autant que jamais, ceux de l’Institutio generalis de 1969.

CONCLUSION
Suscipe3 En substance, ces quelques réflexions sur l’histoire et l’importance du Bref Examen Critique nous ont permis de dégager les points suivants:
• La publication définitive du nouveau Missel de Paul VI fut retardée d’environ six mois par la démarche des Cardinaux et la polémique qui suivit sur le Novus Ordo et l’Institutio generalis de 1969.
• A cette époque, le Consilium prétendait que l’Institutio generalis répondait à un objectif beaucoup pratique ou pastoral que doctrinal : une contrevérité manifeste, puisque ceux-là même qui étaient directement impliqués dans l’élaboration du Novus Ordo avaient par avance caractérisé l’Institutio generalis comme un texte doctrinal et théologique.
• On a soutenu que le Cardinal Ottaviani avait, dans une lettre du 17 février «rétracté» sa position sur le Novus Ordo. Un ensemble de circonstances suffisamment convergentes indique pourtant que, si le Cardinal a jamais signé cette lettre, cette signature lui fut extorquée frauduleusement. Les motifs de suspicion désignent tous le secrétaire du Cardinal, Mgr Gilberto Agustoni, comme étant très probablement l’auteur de cette manoeuvre. Ce prélat ayant par ailleurs pris une part importante à l’élaboration du Novus Ordo, avait à la fois le motif et l’opportunité d’agir ainsi.
• En réponse aux critiques du Bref Examen, Paul VI ordonna l’insertion dans le Missel définitif d’une préface tendant à démontrer l’orthodoxie du nouveau rite; ce fut peine perdue, vue la rareté significative des passages du Novus Ordo susceptibles d’étayer cette thèse.
• Le Consilium, publia d’autre part une version révisée de l’Institutio generalis : cette oeuvre de pure opportunité s’explique exclusivement par la nécessité de parer aux critiques du Bref Examen. Pour ce faire, la nouvelle Institutio generalis fut composée dans un style équivoque, mêlé d’interférences entre les deux conceptions de la Messe : la catholique et la protestante ou néo-moderniste, présentées comme équivalentes; une telle ambiguïté ne pouvait être qu’intentionnelle.
• Les observations du Bref Examen ne visaient pas seulement l’Institutio generalis, mais tout autant le nouveau rite lui-même. Celui-ci ne fut pourtant aucunement modifié. L’Institutio generalis de 1969 était dénoncée comme répudiant implicitement la doctrine catholique sur la nature sacrificielle de la Messe, le rôle du prêtre, la Transsubstantiation et bien d’autres points; or c’est ce premier document, et nul autre, qui renferme l’énoncé des principes basiques du rite à ce jour en usage dans l’Église conciliaire.
Je ne voudrais pas mettre le point final à cet article, sans dédier à ceux de mes lecteurs dont l’office est précisément de célébrer la Messe traditionnelle une ultime réflexion : le jour ou cédant à la tentation de ne plus voir dans le Bref Examen qu’un respectable document historique, nous en arriverions à négliger sa diffusion, il s’imposerait alors, plus que jamais, d’en revenir au jugement des liturgistes subversifs eux-mêmes, qui ont trouvé et trouvent encore en lui l’occasion d’un âpre débat. Prenons garde : quelles que soient les apparences, c’est toute l’imposture d’une soi-disant non contradiction entre nouveau rite et doctrine catholique, que démasque le petit livre.
Dans ses Mémoires, parues en 1982 — treize ans après le Bref Examen  — Mgr Bugnini s’efforce obstinément et laborieusement de laver la prétendu réforme liturgique de toute accusation d’hétérodoxie. A temps et à contre temps, explicitement ou implicitement, chacun de ses arguments nous ramène inéluctablement au Bref Examen.
Le cas n’est pas unique. La même année le R.P. Carlo Braga C.M. «second» de Bugnini au Consilium, et auteur de l’Institutio generalis néo-moderniste de 1969, rédigea un article sur la prétendue orthodoxie de la réforme.49 A lire ses arguments forcés, il est clair qu’il ne s’agissait de rien d’autre que d’exorciser le spectre encore gênant du Bref Examen.
Il serait aisé, mais fastidieux, de multiplier de tels exemples. Qu’il nous suffise de discerner les véritables mobiles de ces hommes à remettre sans cesse à l’ordre du jour les questions soulevées par le Bref Examen : ce sont ceux-là même qui devraient nous presser d’en faire plus grand cas, et de le faire connaître à nos fidèles comme la pierre de touche de ce que fut véritablement la Messe de Paul VI : «une incalculable erreur» — l’expression est du Bref Examen lui-même.

BIBLIOGRAPHIE

DOCUMENTS OFFICIELS:
Documents on the Liturgy 1963–1979; conciliar, papal and curial texts, traduits et présentés par l’«International Committee on English in the Liturgy», Collegeville, Liturgical Press, 1982.
Paul VI Allocution à l’audience générale du 19 novembre 1969, sur la publication prochaine du Nouvel Ordo; DOL 1757–1759.
*Missale Romanum ex decreto Sacrosancti Oecumenici Concilii Vaticani II instauratum, auctoritate Pauli PP VI promulgatum: Ordo Missae; Rome, Imprimerie Polyglotte Vaticane, 1969.
*Missale Romanum auctoritate Pauli PP VI promulgatum; première réédition. Rome Imprimerie Polyglotte Vaticane, 1971.
*Missel Romain français de 1974 Paris, Desclée-Mame, 1974
Sacrée Congrégation pour le Culte Divin :
*Présentation Edita instructione sur les modifications introduites dans l’Institutio generalis, mai 1970; DOL 1371.
*Déclaration Institutio generalis Missalis Romani du 18 novembre 1969 à l’occasion de la deuxième édition de l’Ordo, et clarifiant l’Institutio generalis; DOL 1368–1370.
*«Institutio generalis Missalis Romani » seconde édition, 26 mars 1970; dans Paul VI : Missale Romanum de 1970, pp. 19–92. Traduction anglaise DOL 1391–1731.
*Variationes in «Instructionem generalem Missalis Romani inductae» Notitiae n°6 (1970) pp. 177–190.
Sacrée Congrégation des Rites (Consilium) : «Institutio generalis Missalis Romani » première édit., 6 avril 1969. Dans Paul VI Missale Romanum de 1969 :Ordo Missae pp. 13–76 . DOL 1391–1731 (avec, en notes, les variantes entre la première édition et l’Editio typica altera de 1975).

AUTRES SOURCES
Carlo Braga c.m.: Punti qualificanti della IGMR, dans P. Jounel etc. Liturgia opera divina e umana, Rome, Edizioni Liturgiche, 1982.
Annibale Bugnini c.m.: Decima sessio plenaria «Consilii» Notitiae n°4 (1968) pp. 180–184.
*La Riforma liturgica (1948-1975) Rome, Edizione Liturgiche, 1983.
*Ordo Missae et Institutio generalis Notitiae n°5 (1969) pp. 148-158
*Rapport à la Conférence Épiscopale Latino-Américaine de Medellin, 30 août 1968, Revista Ecclesiastica Brasiliera n°28 (1968) p 628.
Emilio Cavaterra : Il Prefetto del Sant’ Offizio : Le opere e i giorni del Cardinale Ottaviani, Milan, Mursia, 1990.
Anthony Cekada : The Problems with the Prayers of the Modern Mass, Rockford (Illinois), Edit. TAN, 1991.
Rama P. Coomaraswamy: The Problems with the New Mass,Rockford (Illinois), Edit TAN, 1990.
Peter Coughlan. The New Mass : a Timely Useful and Intelligent Guide to the New Mass, Cleveland, Corpus Books, 1969.
J.D. Crichton : Christian Celebration : The Mass, Londres, Edit. Geoffrey Chapman, 1971.
Michael Davies : Pope Paul VI’s New Mass (The Liturgical Revolution, Tome III), Dickinson (Texas), Angelus Press, 1980.
P. Jounel etc, éditeurs : Liturgia opera divina e umana,: studi sulla Riforma Liturgica offerti a Mons. Annibale Bugnini in occasione del suo 70° compleanno, Rome, Edizioni Liturgiche. s.d.
Emil Joseph Lengeling : Tradition und Fortschitt in der Liturgie, Liturgisches Jahrbuch n°25 (1975) pp. 201–223.
Cardinaux A. Ottaviani et A. Bacci: Bref Examen Critique du Nouvel «Ordo Missae» Nouvelle traduction française (avec le texte italien) par M.L. Guérard des Lauriers O.P. Edit. Ste. Jeanne d’Arc, Vailly-s/-Sauldre 1983.
Alessandro Pistoia C.M. : Il «proemium» et le modifiche della «Institutio generalis» : commento, Ephemerides Litugicae n°84 (1970) pp. 241–248
Arnaldo Xavier Da Silveira : La nouvelle Messe de Paul VI : qu’en penser ? traduction française par Cerbelaud Salagnac, Chiré en Montreuil, DPF, 1975.
Johannes Wagner : Zur Reform des Ordo Missae : Zwei Documente, dans Jounel pp. 267–289.

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Les articles de l’abbé Cekada sont publiés dans la lettre St Gertrude the Great Newsletter, qui peut vous être adressée, si vous le désirez, en contactant : St Gertrude the Great Church, 11144 Reading Road, Cincinnati OH 45241, U.S.A. Téléphone : 011-33-513-769-5211.
Site internet : www.sgg.org




* En anglais «traditionalist troglodytes» (note du traducteur)
1 Cardinaux Ottaviani et Bacci, Bref Examen Critique du nouvel «Ordo Missae» Nouvelle édition avec texte italien et traduction française par M.L Guérard des Lauriers O.P., Vailly–s/–Sauldre, Éditions Ste. Jeanne d’Arc, 1983 ,«Avertissement» p.5
2 Ibid. pp. 5–6.
3 Ibid. p. 7. Par suite de son implication dans le projet, le R.P. Guérard perdit sa position au Latran; il enseigna plus tard à Écône (Suisse), au séminaire de Lefebvre (où il fut un de mes professeurs). Le 7 mai 1981, à Toulon Mgr. P.M. Ngo Dinh Thuc ancien Archevêque de Hué au Vietnam, lui conféra la consécration épiscopale – un certain nombre de prêtres traditionalistes américains lui doivent leurs ordres – Les traditionalistes de toutes tendances ont contracté envers lui une dette de reconnaissance éternelle pour la part considérable qu’il a prise à la mise au point du Bref Examen.
4 «Avertissement...» p. 7.
5 C’est du moins ce qui ressort du témoignage du Dr Élisabeth Gerstner, résumé par Michael Davies dans Pope Paul VI’s New Mass, Dickinson (Texas), Angelus Press, 1980, pp. 483–484.
6 Il s’agit du livre de Tito Casini La Tunica stracciata (La Tunique déchirée) Rome, 1967.
7 Mgr. Annibale Bugnini La Riforma Liturgica 1948–1975, Rome, Edizioni Liturgiche, 1983, p.184.
8 Ibid. p. 285.
9 «L’ouvrage intitulé Bref Examen Critique contient de nombreuses affirmations superficielles, exagérées, passionnelles et inexactes» Bugnini, op. cit., p 285.
10 Bugnini ,op. cit., p. 193.
11 Sacrée Congrégation pour le Culte Divin: présentation Edita instructione, mai 1970, dans Documents on the Liturgy 1963–1979 ; Conciliar, papal and curial texts, recueillis et présentés par l’International Committee on English in the Liturgy, Collegeville, Liturgical Press, 1982 (cité ci-après sous la référence : dol, 1371)
12 Mgr. A. Bugnini Decima sessio plenaria « Consilii», Notitiae, n°4 (1968), p. 181.
13 A.. Bugnini Rapport à la Conférence Épiscopale Latino-Américaine, 30 août 1968 Revista Ecclesiastica Brasiliera, n°28 (1968), p.628.
14 A. Bugnini Ordo Missae et Institutio generalis Notitiae, n°5 (1969), pp. 151, 153,. Dans ses Mémoires de 1983 (La Riforma...pp. 382–383), Mgr. Bugnini répète le passage mot pour mot, sans mention de l’auteur.
15 Peter Coughlan The New Mass: a Pastoral Guide, Washington, Corpus, 1969, p.32.
16 Discours à l’audience générale du 19 novembre 1969, DOL 1757–1759.
17 Emilio Cavaterra : Il prefetto del Sant’ Offizio : Le opere e i giorni del Cardinale Ottaviani. Milan , Mursia, 1990, p. 78.
18 Ibid. p.117.
19 Ibid. p.122
20 Michael Davies op. cit., .pp. 487–488
21 On trouvera le texte complet dans Davies op. cit.,. pp. 495–496.
22 M. Davies op. cit.,. p.489.
23 Voir les commentaires de Jean MADIRAN dans Davies, op. cit.,. p 491
24 Les commentaires d’AGUSTONI sont rapportés dans Cavaterra p 118.
25 Bugnini : La Riforma...p. 456.
26 Ibid. p 919.
27 Ibid. p 332.
28 Voir sur ce point Johannes Wagner Zur Reform des Ordo Missae: Zwei Documente, dans Liturgia opera divina e umana, Rome, Edizioni Liturgiche, 1982, pp. 263, et 267–289.
29 On trouvera le détail de cette affaire dans Itinéraires, n°142 (avril 1970) et Davies op. cit., pp. 485–492.
30 On ne trouve pas un mot sur la fameuse lettre dans les mémoires de Bugnini, qui aurait pourtant certainement jubilé de pouvoir claironner une rétractation du Cardinal...
31 Voir Bugnini La Riforma p 389.
32 Alessandro Pistoia CM : «Il «proemium» et le Modifiche della «Institutio generalis»: Commento « Ephemerides Liturgicae n°84 (1970) pp. 241–242.
33 Bugnini, La Riforma, pp. 390–391.
34 Pistoia, Il «proœmium»... commento, p 244
35 Préface §2, Missel Romain français, Paris, Desclée Mame, 1974 «Préambule» p. XIV.
36 Préface, §3, Missel Romain français p XV.
37 Préface, §4, Ibid., p. XV.
38 Voir le Missel Romain de 1970, p. 241.(traduction Missel Romain français Paris, Desclée-Mame, 1974 p. 136).
«C’est lui, le Christ qui donne à tout le peuple racheté la dignité du sacerdoce royal; c’est lui qui choisit, dans son amour pour ses frères, ceux qui recevant l’imposition des mains, auront part à son ministère ». La prière évoque successivement et sur le même plan le «sacerdoce des fidèles» et , immédiatement après,« ceux qui, recevant l’imposition des mains, auront part à son ministère», donnant ainsi une fâcheuse impression de confusion ou d’assimilation.
39 Nous avons, pour notre part, réalisé une petite étude de trente pages, sur la préface et l’Institutio generalis de 1970, qui constituera un chapitre d’un ouvrage à paraître sur la nouvelle Messe.
40 J.D. Crichton: Christian celebration: the Mass, Londres, Geoffrey Chapman, 1971.
41 Sacrée Congrégation pour le Culte Divin, Présentation Edita Instructione, mai 1970, DOL 1371.
42 Ces passages se trouvent dans les Variationes in « Institutionem generalem Missalis Romani» Inductae, Notitiae n°6 (1970) pp. 177–193. Les versions originale et révisée sont présentées comparativement dans Variationes praecipuae in Institutionem Inductae, Ephemerides Liturgicae, n°84 (1970), pp. 233–240.
43 Christian Celebration, p 52.
44 «General Instruction on the Roman Missal» («Institutio generalis Missalis Romani») première édit. (6 avril 1969) dans Paul VI : Missale Romanum...Pauli VI promulgatum: Ordo Missae (Rome, Imprimerie Polyglotte, 1969), deuxième édition (mars 1970) : traduction anglaise, DOL. avec variantes entre la première édition et l’Editio typica altera de 1975, mentionnées dans les notes et citées ci-après sous la référence gi 7, DOL 1397;
45 gi 7, DOL 1397.
46 gi 6, DOL 1450.
47 The Problems with the New Mass, Rockford (Illinois), Éditions TAN, 1990, pp. 69–75.
47 BIS La nouvelle Messe de Paul VI : qu’en penser? Chiré–en–Montreuil, DPF, 1975 pp. 99–124.
48 Tradition und Fortschritt in der Liturgie, Liturgisches Jahrbuch, n°25 (1975), pp. 218–219.
49 C. Braga C.M. : Punti qualificanti della IGMR dans Jounel pp. 243–261. Dans mon ouvrage The Problems with the Prayers of the Modern Mass, On trouvera citées quelques–unes de ses déclarations...qui ne représentent que la partie émergée de l’iceberg. Dans ses articles, publiés dans des périodiques liturgiques romains tels que les Notitiae et les Ephemerides Liturgicae, on découvre un discours faux et ambigu qui lui permet d’escamoter les concepts liturgiques en désaccord avec son néo–modernisme latent.

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